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LE VAMPIRE

— Messieurs, vous m’excuserez, fit-il en se dirigeant vers la grande Roquette, mais l’heure est venue d’accomplir l’arrêt de la justice.

Le directeur de la prison attendait l’exécuteur des hautes-œuvres qui lui serra la main cordialement.

— Prenez garde, cher monsieur Dublair, fit le directeur, ce mystérieux Général des Carrières, qui n’a point voulu dire son vrai nom et qui a déjoué la police si longtemps, ce gredin n’est pas commode.

M. Dublair hocha la tête.

— Nous prendrons nos précautions, dit-il en remettant un papier au directeur de la Roquette.

Celui-ci lut l’ordre d’exécution, qui était ainsi conçu :

« L’exécuteur en chef des arrêts criminels de la Cour de Paris extraira, demain… de la maison du Dépôt des condamnés, le nommé Général des Carrières, ainsi déclaré, et le conduira, à cinq heures précises du matin, au rond-point de la rue de la Roquette, où il lui fera subir la peine de mort prononcée contre lui par arrêt de la Cour d’assises, le… pour assassinat. »

— Très bien, fit le directeur de la Roquette en serrant le papier dans son portefeuille ; l’homme vous appartient maintenant.

Ils s’enfoncèrent dans l’intérieur de la prison.

Au dehors, on entendait le piaffement des chevaux et la rumeur discordante de milliers de curieux.

La matin blanchissait lentement l’horizon.


CHAPITRE VIII

L’exécution.

Transportons-nous dans la cellule de Général, l’assassin de la rue Rambuteau.

C’est une pièce étroite et sombre.

Le bec de gaz qui l’éclaire est baissé.

Un gardien et un soldat sont assis et causent auprès du poêle qui répand une chaleur lourde et suffocante.