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orchidées dans les serres de M. Auguste Mechelynck de Gand. J’ai publié en 1836 un aperçu de mes recherches et je fis remarquer dès-lors que ces opérations ne réussissent pas toujours. Ainsi le bonatea speciosa, le brassia maculata, l’angrœcum maculatum, l’epidendrum cochleatum, le cymbidium chinense, le calanthe veratrifolia, trois espèces de calanthe ou d’amblyglottis du Japon, le vanda prœmorsa m’ont donné de fort beaux fruits, tandis que les catasetum, l’epidendrum fragrans, l’ornithidinm coccineum ont résisté à mes efforts. Ce fut sur l’oncidium bifolium que j’observais une fécondation commençante, mais qui s’arrêta le troisième jour de manière à ne pas donner de fruit, circonstance qui prouve que la descente des tubes polliniques peut être pervertie[1]. Je crois avoir été le premier qui ait signalé, surtout sur le calanthe veratrifolia, sur lequel j’ai suivi pas à pas le phénomène, les changemens qui s’opèrent après l’acte de la fécondation, dans les enveloppes florales, dans la position de l’ovaire et dans la direction de la fleur, etc. Ces modifications qui ne présentaient en 1836 qu’un intérêt physiologique, sont devenues aujourd’hui un point important dans la culture industrielle de la vanille.

C’est par les expériences que j’avais faites à Gand qu’il me vint dans l’idée, en voyant les grands vanilliers de l’Université de Liège, de produire une récolte abondante de fruits. M. Deville, jardinier en chef de cet établissement, avait vu fleurir depuis trois ans cette plante dans les serres, mais il attribuait au hasard la production de ces fleurs. En étudiant la structure du végétal j’entrevis la cause de ces

  1. Horticulteur belge, tom. III, pag. 9.