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Page:Moselli - La Cité du gouffre, 1926.djvu/3

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réel, indiscutable — mais que personne ne croira.

Il était cinq heures du soir. L’Ariadne, un cargo chargé de six mille tonnes de riz embarquées à Saigon à destination de Nantes, naviguait dans le golfe d’Aden, lorsque, deux heures après avoir doublé le sinistre cap Guardafui, où tant de navires ont trouvé leur perte, le lieutenant Mauris, qui était de quart, fit prévenir le capitaine Mercier qu’il venait d’apercevoir une mine flottante !

Une mine flottante, dans le golfe d’Aden ?

Le capitaine Mercier crut que son subordonné avait mal vu. Il le rejoignit sur la passerelle, et distingua, dans l’ouest, juste sur la route que suivait son bâtiment, une sphère rougeâtre qui se balançait sur les flots clapoteux.

Une mine, ou bien quelque bouée de port partie à la dérive ?

Le capitaine Mercier approcha son navire de l’étrange engin et constata qu’il s’agissait apparemment d’une mine flottante, d’une vieille mine dont les cornes[1] étaient, pour la plupart, brisées, et qui devait sa couleur rouge à la rouille qui en rongeait les parois.

Comment n’avait-elle pas coulé ? Mystère !

  1. Petites saillies qui contiennent les détonateurs.