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Page:Moselli - La Cité du gouffre, 1926.djvu/7

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Très excités, les marins obéirent.

Jacques Michel, qui s’était rassis à côté du corps inerte du bizarre naufragé, dirigea le youyou vers l’Ariadne, distant d’environ un demi-mille, un petit kilomètre, lequel fut franchi par l’embarcation à une vitesse de record.

Le canot se rangea sous l’échelle de coupée du cargo, qui, entre-temps, avait été amenée.

Le capitaine Mercier, le chef mécanicien Fouque, le cuisinier, les chauffeurs et matelots, groupés devant la plate-forme supérieure de l’échelle, attendaient, en échangeant des remarques à mi-voix.

Le lieutenant Mauris, que son service retenait sur la passerelle, regardait, lui aussi…

Porté par deux des hommes du youyou, l’inconnu fut déposé sur le panneau de la cale arrière.

Le capitaine Mercier, qui était un peu médecin (très peu !), se pencha aussitôt sur lui, entrouvrit sa chemise, colla son oreille à sa poitrine, et écouta.

Un silence de mort s’était fait.

— Il vit ! grommela le commandant de l’Ariadne en se redressant. Mais son cœur est rudement irrégulier… on dirait un treuil qui manque de pression !

» Monsieur Michel, allez remettre en route, je