Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/34

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et plus, ont rendu de grands services pendant la dernière guerre. Mais cela n’empêche pas Ilg d’être un lâche et un menteur.

Grosé vaut mieux que lui... Nous sommes assez amis. Mais c’est un ambitieux. Je me demande si l’on peut se fier à lui. Il a réussi à se faire admettre au Conseil, alors que, moi, je n’y suis pas admis. Encore une tactique de Rair, pour nous diviser.

Il ne se doute pas, Rair, que je le perce à jour. Fangar, le chef aériste, est un vieil ami. Nous nous sommes appréciés. Et c’est lui que j’aurais voulu pour gendre, si Silmée n’avait pas fixé son choix... Quand je pense que mon petit-fils sera aussi celui de Rair, et deviendra peut-être un de ces savants desséchés !...

J’étais ainsi perdu dans mes réflexions, lorsque la porte de bronze s’ouvrit et laissa passer les vieillards du Grand Conseil. Des vieux débris, parvenus à la fin de leur vie. L’un d’eux, Gadohr, est âgé de deux cent dix-sept ans !

Naturellement, ils agissent, pensent encore. Ils raisonnent, par la force de l’habitude. Mais Rair les mène et leur suggère les décisions qu’il attend d’eux. J’ai pu le remarquer encore une fois. Ils sont arrivés en silence... Grâce aux effluves qui neutralisent les effets de la gravitation, ils avançaient sans effort. Mais leurs visa-