Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/39

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nos ancêtres. Vous n’en êtes pas l’unique dépositaire ! Si vous y avez ajouté quelque chose, ce qui est vrai et que nous ne contestons pas, vous n’avez fait que suivre l’exemple d’innombrables devanciers. Notre devoir, à nous, est de vous aider et de vous contrôler, comme vous nous contrôlez vous-même. Telle est la loi d’Illa !

Des murmures d’approbation accueillirent ces paroles sensées — mais imprudentes. Limm l’infâme lança un regard sinistre aux protestataires — dont j’étais.

Rair resta impassible. Mais je crus voir un coin de ses lèvres minces se soulever en signe de mépris. Je le reconnus, cet imperceptible rictus. Rair me l’avait déjà montré, le jour où il foudroya des délégués du peuple qui voulaient faire arrêter le mouvement des miroirs solaires pour jouir d’un peu d’obscurité.

Une fureur soudaine me saisit :

— Foug a raison ! m’écriai-je.

Ma voix résonna fortement dans le silence qui s’était fait.

Rair accentua son rictus.

— Les militaires sont faits pour se battre et non pour raisonner, Xié ! siffla-t -il. Et, au surplus, nul ne vous demande votre avis.

» La seconde résolution n’est pas adoptée. Elle