Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/7

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Un rivage étrange. De larges dalles de pierre grise, semblable à de la pierre ponce, mais d’une dureté que l’acier ne pouvait mordre, et jointes ensemble avec le fini d’un travail d’ébénisterie.

Pas de mortier. Pas de ciment. Elles étaient pour ainsi dire encastrées les unes dans les autres...

En silence, Ellis et ses hommes, laissant un mousse dans la chaloupe, prirent pied.

Ils purent aussitôt constater qu’en maints endroits des efflorescences de coraux étaient incrustées entre les étranges dalles. Des algues aux formes bizarres gisaient, desséchées, sur le sol. Des squelettes de poissons, d’êtres aux structures inconnues, étaient entassés, çà et là, dans les creux de la pierre...

Mais pas trace humaine. Rien que ce roc grisâtre à demi recouvert par les coraux et les débris d’algues et de poissons.

Ellis, sa carabine au poing — par prudence, il s’était armé et avait armé ses hommes — avança...

Il put bientôt reconnaître que des chemins avaient dû être tracés sur ce sol. Des chemins larges de cinquante à soixante mètres, lisses comme un billard, mais toujours encombrés de débris...

A deux cents mètres environ du rivage, Ellis