Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/73

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porte, dont le battant se confondait avec la paroi dans laquelle elle était encastrée. Au centre du plafond, une lentille était fixée, large comme une assiette. Elle était entourée de petits trous destinés à permettre à l’air d’arriver.

Cette lentille, composée d’un alliage inconnu, dans lequel entrait une assez forte proportion de sélénium, permettait, au moyen d’appareils spéciaux, au Grand Conseil de voir tout ce que je faisais... Pas un de mes moindres mouvements ne pouvait échapper à mes bourreaux. Ils avaient tout loisir de surveiller mon agonie...

Je m’assis sur le sol de ma cellule.

Je connaissais mon sort : j’étais destiné à périr lentement d’inanition. Les effluves nourriciers des machines à sang n’arriveraient plus à moi qu’en nombre insuffisant — en nombre dosé par la loi, de façon à prolonger ma vie autant de jours que le déciderait le Grand Conseil — c’est-à-dire Rair.

Mais je ne pensais pas à cela. Je pensais à ma fille, à Silmée, qui, grièvement blessée, était certainement au pouvoir de Rair. Vivait-elle encore ?

Je me raidis. Je ne voulus pas qu’on vît Xié abattu.

Combien d’heures passèrent ?... Je ne pus m’en rendre compte.