Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/91

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basse, plus large que haute. Houl en ouvrit un des battants :

— Il y a cinq marches ! nous prévint-il.

À sa suite, nous pénétrâmes dans une immense salle oblongue où régnait une affreuse odeur de sang et d’acides.

Une centaine d’hommes-singes, revêtus d’un simple caleçon de grosse toile, s’agitaient, sous la direction de contremaîtres illiens, autour de machines compliquées.

Des sifflements, des claquements de clapets, des gargouillements, des glougloutements se mêlaient, formant un ensemble assez comparable au bruit de la mer.

Quatre tuyaux, d’un diamètre d’environ cinquante centimètres, étaient posés horizontalement sur des bâtis articulés. Ces tuyaux, à l’extrémité desquels aboutissaient les conduits amenant le sang des abattoirs, étaient animés d’un mouvement spasmodique de déglutition. Ils se contractaient, s’amincissaient, grossissaient, et l’on pouvait deviner en quelque sorte comment le sang les emplissant y circulait.

À l’extrémité opposée à celle par laquelle entrait le sang, les tuyaux se terminaient par une véritable forêt de conduits capillaires qui se perdaient dans d’énormes boules rouges percées de milliards de petits trous où une aiguille