Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

exprimaient une tranquillité bestiale. Ils ne se retournèrent même pas à notre passage. Je m’imaginai les mêmes machines gorgées de sang humain, et un hoquet d’horreur et de dégoût me souleva le cœur.


VI

Je regardai l’ingénieur Houl. Il était placide, et, comme s’il nous eût oubliés, adressait une observation à un des surveillants techniques.

— Attention aux radiations 2, l’entendis-je dire. Les globules se désintègrent trop rapidement, il y a de la perte. Je reverrai vos diagrammes tout à l’heure !

Et, sans écouter les explications que l’homme tentait de lui fournir, il passa.

Arrivés à l’extrémité de la vaste salle, nous franchîmes une porte et pénétrâmes dans une pièce aux parois de plomb, où se tenaient une douzaine d’hommes-singes sous la direction d’un contremaître. Plusieurs grandes auges parallèles, recouvertes de capots de verre, y tenaient presque toute la place. Ces auges reliaient les abattoirs aux machines à sang. C’était dans ces conduits que passait le sang.

Une température de trente-sept degrés cinq