Page:Moselli - Le Messager de la planète, 1924.djvu/35

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ordinaire individu et lui toucha le bras. Une faible secousse, pareille à celle produite par un courant électrique, le fit tressauter.

Il recula, livide.

L’être ne bougeait toujours pas.

— Mais… il brûle ! s’écria Wallens, d’une voix rauque.

Il disait vrai. Une buée montait du corps étendu sur la glace.

Les deux savants, qui se sentaient devenir fous, virent le maillot de métal gris se recroqueviller, s’ouvrir, éclater, découvrant une chair rouge et parcheminée ; ils entendirent des crissements : écoutoirs, lunettes, masque fondaient sous l’action d’une chaleur dont le foyer restait invisible. Et, autour du corps, la glace se liquéfiait, formant de petits ruisselets d’eau boueuse qui, à quelques mètres plus loin, se congelaient sous l’action de la rigoureuse température ambiante. Le poil des deux chiens roussissait, mêlant son odeur caractéristique à la senteur acre et métallique dégagée par le cadavre de l'être sans nom.

En moins de quinze minutes, tout fut terminé. Il ne resta plus sur la glace que les corps, à demi rongés par le feu, des deux chiens, et quelques brindilles noircies, semblables à des débris de fer-blanc.