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HUGO ET LES DÉCADENTS

l’esprit se noie ou se dissolve en des allongements de mots. Il vaut mieux lire encore des œuvres dépassant la portée de notre intelligence que des œuvres de plain-pied avec elle les unes l’initient, les autres ne font que l’entretenir. Au reste, si un auteur travaille tant pour la plus suave édification du public, c’est bien le’ moins que celui-ci prenne la peine de comprendre. Une lecture qui ne fait pas refléchir et penser mène à l’assoupissement et au dégoût aussi La Rochefoucauld et Joubert conviennent — quoique absolus — aux esprits d’élite.

D’ailleurs, si les proses décadentes demandent une telle attention, les repos y sont marqués, comme en poésie, par d’assez longs entr’actes de platitudes béates. Je me suis toujours imaginé qu’elles venaient amsi à leur heure et à dessein. Khan, Maus et Ajalbert fontt exception néanmoins, et rien n’est relevé à lire comme les critiques d’art des uns et les nouvelles de l’autre. Et ceci me ramène — après son développement — à mon point de départ qui sera aussi mon point final, assavoir qu’il y a beaucoup de scories chez les décadents et les symbolistes, mais qu’il y a des paillettes de valeur que ces paillettes sont des imitations poussées si loin en leurs conséquences qu’elles frisent l’extravagance, c’est à dire le point où le