XI
Retour à Chantaboun. — Îles Ko-Khut, Koh-Kong, etc. — Superbe
perspective du golfe de Kampôt. — Le Cambodge. — Commerce de ces contrées. — État misérable du pays. — Audience chez le roi du Cambodge.
De retour à Chantaboun, dans l’hospitalière demeure du bon abbé Ranfaing, missionnaire français, établi en ce lieu, mon premier soin fut de prendre des renseignements, et de me mettre à la recherche des moyens de transport pour gagner Battambang, chef-lieu d’une province de ce nom, qui, depuis près d’un siècle, a été enlevée au Cambodge par l’empire siamois. Je fis prix avec des pêcheurs annamites païens pour me conduire d’abord de Chantaboun à Kampôt, port du Cambodge, à raison de trente ticaux. Les Annamites chrétiens m’en demandaient quarante et leur nourriture pour aller et retour. Après avoir pris congé de l’abbé Ranfaing, qui m’avait comblé de bontés et d’attentions chaque fois que j’étais venu à Chantaboun, je m’installai de nouveau dans une barque avec mon Chinois et mon Annamite, et, voulant profiter de la marée haute, nous partîmes à midi,