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souvenir que ce voyageur a laissé dans ces contrées à demi sauvages, nos compatriotes ont trouvé comme un talisman qui applanissait devant eux les obstacles du chemin et abaissait toutes les barrières.

Si prématurément close qu’ait été la carrière de Henri Mouhot, elle a donc été suffisamment remplie ; par ses travaux et par sa mort, cet héroïque et modeste savant a bien mérité, tout à la fois, de la science et de sa patrie.

Publiée d’abord dans le Tour du Monde, la relation de ses voyages a paru un an plus tard en Angleterre, en deux volumes in 8o, illustrés avec les planches mêmes du recueil français.

En reproduisant dans l’édition actuelle le texte primitif du Tour du Monde, nous l’avons revu avec le plus grand soin et en tenant consciencieusement compte des dissemblances qui le séparaient de la version anglaise.

Ces dissemblances, d’ailleurs, sont plus apparentes que réelles et portent bien moins sur le fond que sur la forme. Elles s’expliquent naturellement par la différence des points de vue où se sont placées les personnes chargées, à Londres et à Paris, de l’arrangement définitif des nombreux documents écrits, laissés par Henri Mouhot.

Pour les membres des sociétés savantes qui avaient patronné les travaux du voyageur dans un intérêt de spécialité scientifique, cette tâche ne pouvait être qu’un travail de classification.

Pour nous, — dont le devoir était de faire connaître à la France, de populariser parmi nous les labeurs et l’individualité, l’esprit et le cœur d’un com-