Page:Mouhot - Voyage dans les royaumes de Siam, de Cambodge, de Laos et autres parties centrales de l'Indo-Chine, éd. Lanoye, 1868.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pace ; une autre planche, percée d’une ouverture, les sépare, de manière à ce qu’en s’avançant en même temps vers la seule sortie qu’on leur ménage, ce ne soit que par le recul de l’une d’elles que l’autre puisse sortir de la cage. On fait alors sur leur carapace un petit foyer d’argile, on prend du charbon que l’on divise en deux parties très-égales, on le place allumé sur le dos des animaux en l’attisant avec un éventail. Dès que la chaleur commence à gagner les chairs, les pauvres hôtes font tous leurs efforts pour s’évader et se pressent vers l’ouverture jusqu’à ce que la plus faible, épuisée par ses efforts, finisse par céder.

La province de Battambâng est semée de ruines d’une époque inconnue. Elles forment tout autour de l’extrémité septentrionale du grand lac un demi-cercle immense. Commençant aux sources de la petite rivière de Battambâng, il se prolonge et se perd dans les forêts désertes qui se déroulent à l’est, entre le Touli-Sap et le Mékong. Sur tout ce parcours, le voyageur rencontre à chaque pas les vestiges irrécusables d’un empire écroulé et d’une civilisation disparue.

Dans le voisinage même de Battambàng se trouvent les monuments de Bassette, de Banone et de Wat-Êk.

Nous avons visité Bassette à deux reprises, avant d’aller à Ongkor et à notre retour ; mais tout ce que nous avons pu on rapporter est le dessin d’un bas-relief parfaitement conservé et sculpté sur un bloc de grès de un mètre cinquante centimètres de long, qui forme le dessus de la porte d’une tour en briques.