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devaient supporter deux toitures, et former une galerie conduisant de l’escalier à l’édifice principal et dont deux bras transversaux reliaient également quatre tours avancées. Ces dernières sont construites, partie en brique, partie en grès. À en juger parlé travail des détails, et surtout par l’état de vétusté de la pierre qui se réduit en poussière sous les doigts en maints endroits à l’extérieur, cet édifice aurait une origine de beaucoup antérieure à celle de quelques autres monuments ; l’art était alors dans son enfance comme la science ; les difficultés étaient surmontées, mais un voit que ce n’était pas sans de grands efforts de travail et d’intelligence. Le goût était déjà grand et beau, mais le génie, la volonté et la force faisaient un peu défaut ; en un mot, le temple du mont Ba-Khêng paraît avoir été, un des préludes de cette civilisation perdue, comme Ongkor-Wat en aurait été plus tard le couronnement.

À six ou sept kilomètres au nord-ouest du temple, gisent les ruines d’Ongkor-Thôm, l’ancienne capitale. Un bout de chaussée, en partie détruite, cachée sous un épais lit de sable et de poussière et traversant un large fossé bordé de débris de pierres, de blocs, de colonnes, de lions et d’éléphants, conduit à la porte de la ville, qui a la forme et les proportions d’un arc de triomphe.

Ce monument, assez bien conservé, est composé d’une tour centrale haute de dix-huit mètres, entourée de quatre tourelles et flanqué de deux tours avec galeries se reliant ensemble.

Au sommet se trouvent placées quatre énormes têtes dans le goût égyptien.