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liées par des galeries, et qui forment de quatre côtés comme un arc de triomphe. Les murs sont bâtis en concrétions ferrugineuses dont chaque gros bloc forme sur sa longueur l’épaisseur du mur ; les tours et les galeries sont en grès comme dans les édifices précédents.

À une centaine de mètres de l’angle formé par le côté nord du mur d’enceinte se trouve un singulier édifice consistant en deux hautes terrasses carrées avec angles rentrants, et reliées au mur d’enceinte par une autre muraille ; le tout est ruiné à demi.

Dans une cavité creusée récemment par des mineurs sont de gros blocs travaillés et sculptés qui remplissent l’intérieur et paraissent provenir de la partie supérieure de la muraille, qui se serait écroulée. Les murs, encore intacts, sont couverts sur toutes leurs parois de bas-reliefs, formant quatre séries superposées et dont chacune représente un roi assis à l’orientale, les mains reposant sur la poignée d’un poignard, et ayant à ses côtés une cour de femmes. Toutes ces figures sont chargées d’ornements, tels que pendants d’oreilles excessivement longs, colliers et bracelets. Elles n’ont pour costume qu’un léger langouti, et toutes ont la tête surmontée d’une coiffure terminée en pointe que l’on dirait composée de pierreries, de perles et d’ornements d’or et d’argent. Les bas-reliefs d’un autre côté représentent des combats ; on y remarque des enfants portant la chevelure longue, nouée en torchon, ainsi que l’étroit langouti des sauvages de l’est.

Toutes ces figures le cèdent cependant en beauté