Page:Mouhot - Voyage dans les royaumes de Siam, de Cambodge, de Laos et autres parties centrales de l'Indo-Chine, éd. Lanoye, 1868.djvu/281

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chinchine et le Cambodge au sud, le Tonquin et le Laos au nord ; je rapporte textuellement ses paroles :

« La plupart de ces dialectes, surtout ceux des Giraïes, des Redais, des Candiaux et des Penongs, ont entre eux des rapports si frappants, qu’on ne peut les considérer que comme des rameaux d’une même souche.

« Après un séjour de plusieurs années dans ces tribus, ayant été obligé, pour cause de santé, de faire un voyage à Singapour, je fus étonné, après quelque peu d’étude du malais, d’y trouver un grand nombre de mots giraïes, et un plus grand nombre encore, comme les noms de nombre, par exemple, qui ont dans les deux langues la plus frappante analogie.

« Je ne doute pas que ces rapports ne soient trouvés plus frappants encore par quiconque ferait une étude approfondie de ces langues, dont le génie grammatical est identiquement le même.

« Enfin, une dernière observation sur la ressemblance de la langue des Chans ou Thiâmes, anciens habitants de Tsiampa, aujourd’hui province d’Annam, avec celle des tribus du nord, me porte fortement à croire que ces diverses tribus sont sorties d’une même souche. »

Les renseignements que m’ont fournis les Stiêngs s’accordent parfaitement avec les remarques de M. Fontaine. — « Les Thiâmes ; nous ont-ils dit, comprennent-très bien le giraïe ; notre langue, à nous, a moins de ressemblance avec celle-là ; mais les Kouis, qui se trouvent en amont du grand fleuve, parlent absolument la même langue que nous. » — Cette opinion est aussi celle de M. Arnoux, autre mission-