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XXV

Voyage à Khao-Khoc. — Traversée de la Dong-Phya-Phaye, ou forêt du Roi-du-Feu. — Le mandarin et l’éléphant blanc. — Observations de moraliste, de naturaliste et de chasseur.

Depuis hier je suis en route pour Khao-Khoc dans la barque d’un trafiquant chinois, tort bon homme du reste, et, qualité tout aussi agréable pour moi, ne s’enivrant ni d’opium ni de samchou. Il se propose de remonter jusqu’à Boatioume ; mais le courant est si fort que je crois bien qu’il ne pourra dépasser Khao-Khoc, car, malgré ses quatre rameurs, et l’aide des deux hommes qui me restent (j’ai dû congédier mon Laotien, qui trouvait trop fatigant de ramer, et préférait fumer et dormir), nous manquons d’être entraînés, à chaque détour de la rivière, dans les rapides formés par des roches, découvertes dans la saison sèche.

Le temps que je croyais tout à fait au beau fixe a changé depuis trois jours ; chaque après-midi, vers les quatre ou cinq heures, nous avons une forte ondée. Hier soir, j’ai été pris d’un mal de tête plus vio-