Page:Mouhot - Voyage dans les royaumes de Siam, de Cambodge, de Laos et autres parties centrales de l'Indo-Chine, éd. Lanoye, 1868.djvu/373

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sans avoir pris un bain forcé. En traversant le Tekon, profond de quatre pieds d’eau à peu près, je voulus, pour éviter d’être mouillé, renouveler les tours de force de l’enfance imprudente, et, imitant Franconi, je me mis debout sur ma selle ; mais, selon l’usage siamois, deux petites ficelles retenaient seules la sangle, non bouclée, si bien qu’au milieu du courant, celle-ci tourna et me fit piquer une tête qu’aurait envié le plus célèbre nageur des bains de l’École. J’en fus quitte pour rester une demi-heure vêtu à la Siamoise, et, ce temps écoulé, il ne restait aucune trace de l’accident. Penom-Wat est un charmant temple de trente-six mètres de long sur quatorze de large, et dont le plan figure assez bien une croix. Il est composé de deux pavillons ou chapelles avec toit de pierre en voûte et portiques de la plus grande élégance. La hauteur des voûtes est de sept à huit mètres ; la galerie en a trois de largeur intérieurement et deux de plus avec les murs. À chaque façade de la galerie se trouvent deux fenêtres garnies de barreaux tournés. Du grès rouge et gris d’un grain assez grossier est seul entré dans sa construction, et, dans plusieurs endroits, il commence à se décomposer. Sur une des portes se trouve une longue inscription. Les frontons de toutes sont couverts de sculptures représentant les mêmes sujets à peu près que les temples d’Ongkor et du Bassette. Dans un des pavillons sont plusieurs idoles de Bouddha en pierre, dont la plus grande a deux mètres cinquante centimètres de haut et est actuellement couverte de haillons. Les murs du pavillon ont près de deux mètres d’épaisseur. Quand on parvient au sommet,