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dissant de peintures et de dorures ; l’idole colossale y apparaît comme une masse d’or ornée de mille pierreries. Ce peu de lignes suffira peut-être pour faire concevoir que ce sont il Siam un palais et une pagode royale.[1] »

Nous devons ajouter que la plus belle pagode de Bangkok, celle de Wat-Chang, n’est cependant pas renfermée dans l’enceinte du palais, mais s’élève vis-à-vis, sur la rive droite du Ménam. Sa flèche, haute de deux cents pieds, est le premier indice de la capitale qu’aperçoit le voyageur qui remonte le fleuve en venant de la mer.

Depuis la publication du livre de l’évêque Pallegoix, un nouveau pavillon entièrement dans le style italien, avec colonnade et péristyle, a été élevé à proximité du Mahaprasat. Le roi, qui nous en fit lui-même les honneurs après le diner dont j’ai parlé, nous fit remarquer l’inscription bilingue (anglaise et sanscrite) qu’il a fait graver sur le frontispice du portique et que l’on peut traduire par ces mots : Récréations royales. La distribution intérieure de ce pavillon offre un appartement complet, distribué et meublé dans le goût européen, avec glaces, pendules, tentures élégantes de haut prix. Seulement l’aménagement de ce riche mobilier laisse à désirer, et l’on est assez surpris d’y voir figurer pêle-mêle des statuettes et des portraits des souverains et personnages célèbres de notre Europe, des porcelaines de toutes les fabriques de l’Orient et de l’Occident, des rayons chargés de livres et de manuscrits en toutes les lan-

  1. Mgr Pallegoix, Description du royaume Thaï ou Siam, t. I, p. 62-66