Page:Mouhot - Voyage dans les royaumes de Siam, de Cambodge, de Laos et autres parties centrales de l'Indo-Chine, éd. Lanoye, 1868.djvu/74

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autre cours d’eau qui remonte vers Pakpriau et Korat, sur la route du Laos, les voyageurs qui se dirigent vers ces lieux s’arrêtent d’ordinaire à Ajuthia pour visiter les différents temples de l’île où était l’ancienne cité.

Le nombre actuel des habitants est de vingt à trente mille, parmi lesquels se trouvent beaucoup de Chinois, quelques Birmans et des naturels de Laos. Ils s’occupent généralement de commerce, d’agriculture et de pêche, car ils ne possèdent pas de manufactures importantes. Les maisons flottantes forment la plupart des habitations, parce que les Siamois les regardent comme plus saines que les maisons construites sur la terre ferme. Le sol est admirablement fertile. Le principal produit est le riz, qui, bien que d’une excellente qualité, ne se vend pas aussi bien au marché que celui qui croît plus près de la mer, parce qu’il est moins dru et que ses grains sont plus petits. On fabrique aussi beaucoup d’huilé et de toddi, sorte de boisson enivrante et sucrée. On tire ces deux produits d’une variété de palmier, qui croit en abondance dans ces parages. J’ai vu dans les jardins des légumes européens qui avaient atteint d’assez belles dimensions. Les fruits du pays sont aussi beaux que bons ; cependant la végétation n’est pas tout à fait la même que celle des environs de Bangkok. Le cocotier et le palmier-arec deviennent de plus en plus rares en montant vers le nord et font place au bambou.

Ajuthia est naturellement considérée comme une des cités les plus importantes de la contrée ; mais elle n’est défendue par aucune fortification. Elle a un