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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/148

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PÉLICAN.

pas le voisinage du point de réunion, se couchera en boule au milieu du groupe, mettra son bec sur le dos, et de ce poste bien choisi, de son œil intelligent, suivra tous les gestes et toutes les paroles.

Il s’impose le compagnon de l’homme ; il décide qu’il fera de lui sa société ; et, comme il est peu gênant, comme loin d’être répugnant il est au contraire propre et magnifique, l’homme se laisse faire et devient son ami.

Il y aurait encore à parler du pélican qui a toutes ses ailes, qui peut voler ; car jusqu’ici il n’a été question que du mutilé : mais alors ce serait sans fin. J’ajouterai seulement ceci, c’est que sa familiarité croit avec ses ailes. — Jugez alors de ce qu’il est quand ses plumes sont au complet.

Il serait peut-être possible de l’avoir en Europe en pleine liberté. Il se trouverait tellement dépaysé qu’il n’essaierait pas de se sauver. Si on lui laissait pousser les ailes, ses premiers essais de vol ne lui permettraient pas de songer à faire un long voyage ; tout au plus la première année visiterait-il la contrée environnante. En ayant soin de le tenir captif dans le mois de septembre, époque des migrations, on pourrait, dans un pays où les chasseurs seraient prévenus, se procurer le spectacle très curieux des évolutions de ces énormes oiseaux d’eau, qui sont aussi gentils que les cygnes sont bêtes et méchants.