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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/153

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L’EMPIRE DE L’AIR.

vieil hôpital, qui était traversé par une rue couverte. Il y en avait des milliers là-dessous. À certaines heures le soleil éclairait assez cet affreux passage pour pouvoir les distinguer : on pouvait alors suivre leurs batailles constantes ; leurs cris attiraient les regards, et leur odeur nauséabonde empuantait ce hideux cloaque.

Au vol, on ne les entend jamais pousser de cris. Quand elles passent à quelques mètres de distance, on entend le bruit que font leurs ailes, qui ressemble assez à celui qui est produit par le vanneau en volant. — Elles se groupent quelquefois au vol en masse serrée, formant une boule qui tourbillonne : c’est ordinairement pour dévaliser un sycomore qu’elles se réunissent ainsi ; un coup de fusil dans cette masse en jette parfois des dizaines à terre.

En captivité dans une grande chambre, la roussette vit facilement ; elle a alors comme les rapaces nocturnes la faculté de se mouvoir avec facilité dans ce local étroit, où un oiseau de jour, de même taille, ne sait se retourner. Elle s’apprivoise assez pour reconnaître son maître, et semble douée d’une intelligence assez développée.

Chaque pays, chaque grande île a ses variétés particulières : l’Amérique a, dans les grandes espèces, des carnivores et des insectivores, et l’ancien continent des frugivores. C’est seulement parmi ces dernières que nous pouvons trouver des sujets qui, par leur masse et l’envergure qu’ils possèdent, peuvent nous intéresser. On assure qu’il y a dans les îles de la Sonde des roussettes qui ont 2m,50 d’envergure. Cet animal, l’Acerodon Meyerii, de la taille d’un vautour, vaut assurément, à lui seul, le voyage. Que de choses