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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/159

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GRAND-DUC (Bubo maximus)

C’est un curieux animal que le grand-duc, un pinceau vaudrait mieux qu’une plume pour en donner une idée exacte. — Ces oreilles cornues, ces grands yeux jaunes, ce plumage constellé de croix et de larmes, le bruit qu’il fait avec son bec, qui ressemble à s’y méprendre à celui que produit un os qu’on brise ; tout, jusqu’à ses poses, lui donne un air satanique qui est peu de ce monde. Laissons de côté cet aspect infernal et examinons-le au grand jour.

C’est un énorme oiseau de proie, ses griffes sont robustes, ses ailes puissantes ; son bec, presque entièrement caché sous les plumes poilues qui lui préservent les narines, est cependant vigoureux, et possède une force qui manque totalement au bec de la plupart des oiseaux de proie diurnes. Ses oreilles sont vastes : on voit à première vue, à l’énorme développement de cet organe, que le sens de l’ouïe doit être d’une grande perfection.

Cet ensemble de brillantes qualités, joint à un courage extravagant, font de cet oiseau un animal extraordinaire de puissance.

Le grand-duc pourrait certainement disputerà l’aigle le sceptre des airs. L’aigle est comme le lion, il a la prestance de la royauté, tandis que le tigre, qui n’a