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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/171

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L’EMPIRE DE L’AIR.

chelle humaine comme ceux des derniers échelons, ne tariront pas sur ses vertus.

Donc, il faut à la France des cigognes, pour animer ses campagnes, pour lui porter bonheur, parce que réellement elle a ce don : il y a unanimité de croyance sur ce point ; puis, parce que c’est un magnifique modèle d’aviation, facile à étudier puis qu’il est presque domestique.

Il était à croire que de l’Allemagne ou des pays flamands nous viendraient des études sur la direction aérienne ; ces gens ont un modèle constamment sous les yeux, et un bon modèle : il y a mieux, c’est vrai ; mais le vol de la cigogne est infiniment plus facile à analyser et à comprendre que celui des oiseaux qu’on a sous les yeux en France, qui sont des pigeons, des moineaux, des hirondelles, et de loin en loin quelque malheureuse buse qu’on aperçoit quelques instants au détour d’un bois. La cigogne au contraire s’établit en pleine ville, sur le point culminant, afin que nul n’en ignore ; elle crève les yeux, il faut la voir forcément, à moins d’être manifestement aveugle. Sans quitter son bureau, on peut faire des études. – De temps en temps, de crainte d’être oubliée, elle ravive l’attention par un roulement de coups de bec qui est tout à fait une réclame.

Et cependant ils n’ont pas compris !

La parole de l’Écriture qui dit : « Ils ont des yeux pour ne point voir, » est pleine de justesse.

Cet échassier est franchement un gros oiseau ; 2 kilogrammes de poids, et ordinairement dépassés, constituent une masse capable de bien utiliser la force du vent.