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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/21

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L’EMPIRE DE L’AIR.

Pour le percnoptère, rien n’est plus simple. De très loin on le distingue dans un vol de milans, avec lesquels il se tient souvent, à une petite particularité de son vol : c’est une inconstance remarquable dans la fixité de la direction ; au peu de largeur de ses ailes et à leur position très rectiligue, car ils ne font des angles, ne prennent des ris que par des vents très forts. Quant au mâle, sa distinction de la femelle se fait à perte de vue, par la couleur : il est blanc, elle est brun foncé.

Les gyps se reconnaissent à la tenue du vol, à l’ampleur des ronds, à la lenteur du mouvement.

Les arrians, otogyps, se font remarquer par l’exagération de toutes ces qualités et par un plumage plus foncé.

Quant au gypaète, sa queue longue, large et ronde, le fait distinguer très facilement d’excessivement loin : il n’y a pas d’oiseau de ce système de construction dans les grands voiliers.

Voici donc, dans sa simplicité, l’explication de ce fait qui étonne beaucoup. — Pour pouvoir arriver à bien préciser l’oiseau qu’on étudie au vol, il faut absolument avoir beaucoup vu. Quand un aigle est parti à 50 mètres de vous, en le suivant des yeux, ses évolutions se gravent dans la mémoire, et plus tard, lorsqu’on rencontre le même rythme, il n’est plus besoin de regarder aux pattes pour pouvoir distinguer si l’oiseau en vue est un aigle ou un vautour.

Généralement on peut se fier à ses yeux : ils trompent rarement, surtout quand le même spectacle se reproduit plusieurs fois.

Cependant il est des cas dont on doit se méfier : c’est d’abord une diminution dans l’appréciation de la grosseur, qui s’accentue, devient plus difficile à esti-