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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/53

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L’EMPIRE DE L’AIR.

plèlement dans l’erreur ; une étude attentive du vol des oiseaux fait voir qu’il y a des bouffées irrégulières, non seulement à la surface, mais même jusqu’aux confins de l’atmosphère visible.

Les oiseaux ont certainement, comme les bons marins, le talent de voir venir le coup de vent ; le frisement de l’eau qui change de couleur, devient plus sombre, indique à l’homme de mer l’arrivée de la bourrasque. Comment font les oiseaux pour voir venir l’air rapide ? il est difficile de s’en faire une idée ; cependant il est certain qu’ils s’en servent assez souvent.

Cependant, c’est là encore une base sur laquelle il ne faut pas trop échafauder, parce que les grands planeurs dédaignent d’utiliser ces irrégularités du vent ; ils les supportent, les emmagasinent comme impulsion reçue, mais ne se dérangent jamais pour en profiter.

Pour se faire une idée saine de ce qui se passe dans le vol sans battement, pour se l’expliquer, il faut séparer deux choses qu’on confond ordinairement : le vent régulier et le coup de vent irrégulier.

Il semble, à première vue, que lorsque dans un courant d’air régulier l’oiseau décrit un rond, il doit perdre dans la partie où il pénètre le courant juste ce qu’il a gagné d’impulsion en étant actionné par lui, plus la perte occasionnée par les frottements. — Nous avons vu qu’il n’en est rien, parce que l’oiseau présente à la pénétration ses formes d’avant, qui sont d’autant plus parfaites qu’il est meilleur volateur :’ formes qui n’ont aucune ressemblance avec celles de son arrière, où tout est disposé d’une manière contraire, pour faire voile, et être pénétré. — Mainte-