Aller au contenu

Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56
L’EMPIRE DE L’AIR.

Pour toutes ces observations il n’y a rien de plus instructif que les modèles nombreux. Jugez-en : J’ai, dans le moment où je trace ces lignes, deux familles de corbeaux familiers qui viennent à quelques mètres de moi prendre la nourriture que je leur jette. — Il y a sur les mosquées, en face, des milans perchés, qui attendent mon arrivée pour plonger vers moi au moindre geste que je ferai de jeter un morceau de viande. Là il est possible de voir de très près cet oiseau lancé à toute vitesse, puisqu’il y en a deux qui viennent m’enlever leur pitance dans la main.

Puis ce sont des batailles sans fin entre corbeaux et milans et milans entre eux, et la bataille est toujours une exhibition de tours de force ; les milans sont à chaque instant sur le dos : c’est la position de combat dans les airs pour tous les aquilinées. On les voit souvent se prendre avec les serres, se tenir, et descendre ainsi attachés en tournoyant pendant des centaines de mètres.

Par les grands vents cette étude est intéressante au possible.

Essayer d’expliquer ces mouvements par des formules mathématiques devient une charge. La description en est déjà difficile : comment songer à fixer dans, les rails immuables de l’algèbre des évolutions qui varient à chaque coup dosent, à chaque désir ? C’est exactement comme vouloir calculer la force dépensée par un gymnasiarque dans ses exercices, ou la quantité de kilogrammètres ou de calories utilisés dans une lutte entre deux athlètes.

Ce que l’on sait sur la vitesse des oiseaux n’a rien de bien précis, car ils ne se prêtent pas aux expériences exactes. La rapidité du vol des rameurs est indiquée d’une manière assez rigoureuse par les voyages qu’on