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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/83

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L’EMPIRE DE L’AIR.

Il y a chez ces animaux une foule de manières de se grouper. Les uns se mettent en masses de formes non définies, comme le moineau, l’alouette, et la plupart des passereaux. D’autres s’en vont tous à la suite les uns des autres comme les étourneaux en voyage. D’autres encore se disposent en ligne horizontale, et cheminent ainsi : comme les canards, sarcelles, barges, et presque tous les petits échassiers. Souvent cette ligne prend la tournure d’un V, comme dans les vols d’oies, cigognes, grues, et surtout dans ceux de flammants et de pélicans. Enfin, l’ordre le plus parfait comme pénétration est celui qui est pris par les étourneaux dans un cas, c’est quand ils se sont attardés et que la nuit les surprend. Ils se groupent alors d’une manière excessivement serrée, et prennent la forme d’un projectile cylindro-conique, ou mieux, précisément la tournure du boulet Piobert.

Quand l’homme aura plus tard à voyager en grandes masses, il étudiera lequel de ces ordres de marche lui sera le plus profitable ; quelques expériences suffiront pour déterminer l’allure qu’il devra prendre.

Ces agglomérations d’oiseaux en marche sont souvent bien remarquables : ainsi, dans nos campagnes, en hiver, l’effet produit par les bandes de corbeaux traversant le ciel gris attire forcément les regards ; leurs battements réguliers font que, dans certaines positions, le vol disparaît presque complètement ou s’enlève vigoureusement en points noirs : la vue est forcément attirée par cette variation d’intensité.

Les vols des grands voiliers voyageurs ont quelquefois une majesté curieuse. — Je me souviendrai toute ma vie d’une énorme agglomération de cigognes vue à 7 ou 800 mètres en l’air, se détachant sur un de ces