Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/105

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s’y affermiront, mais les impies en seront retranchés, et les pervers seront exterminés à jamais. » La lecture journalière de la Genèse suit l’ordre observé dans le livre, mais il est à remarquer que pendant les jours de messe, c.-à.-d. lorsqu’il y a le plus de monde à l’église, on en lit deux fragments qui traitent de la destinée du genre humain : le mercredi, c’est la création de l’homme à l’image et ressemblance de Dieu, et le vendredi, c’est sa funeste désobéissance et son expulsion du paradis. En outre le vendredi, avant la fin de la messe, on apporte au milieu de l’église et on bénit ce qu’on nomme Colive, c.-à.-d. semences de blé bouilli avec des fruits secs, et on chante un cantique en mémoire de saint Théodore Tyron, qui combattit et subit le martyre pendant les jours de persécution. Quand Julien l’Apostat, pour outrager les chrétiens, se fut avisé de commander que tous les vivres qui se vendaient aux marchés de Constantinople fussent arrosés du sang des victimes sacrifiées aux idoles, alors saint Théodore apparut en songe au patriarche, et, pour préserver les fidèles de cette souillure, il lui conseilla d’user en secret de cette nourriture frugale : depuis lors l’Église a réglé qu’on commémorait annuellement le souvenir de ce bienfait.

Une autre cruelle persécution a donné lieu à la cérémonie, par laquelle se termine l’office de cette grande semaine : je veux parler du dimanche de l’orthodoxie, premier du grand carême. Le culte des images, attaqué par Léon d’Isaure, fut rétabli par le