Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/157

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Enfin le plus ancien parmi les officiants, tenant d’une main le crucifix et de l’autre l’encensoir rempli de parfums, encense, en forme de croix, les portes de l’église, dont les battants s’ouvrent en ce moment : c’est le moment de l’entrée solennelle du clergé et des fidèles ; ils passent des ténèbres extérieures à la lumière intérieure du temple, à l’exemple du Christ ; qui passe des régions les plus souterraines au plus haut des cieux, conduisant avec lui ceux qu’il a sauvés par la victoire de la croix.

Continuant à faire éclater sa joie par le même chant de victoire, le cortége des officiants ne s’arrête plus dans sa marche, traverse toute l’église et va droit à l’autel, dont les portes restent ouvertes pendant toute la semaine de Pâques, car désormais le royaume de Dieu est ouvert aux fidèles ; le temple est soudain illuminé par la multitude de cierges allumés que chacun tient en main, et les chœurs commencent à chanter :

« C’est le jour de la résurrection : éclairons nos esprits ; c’est la pâque, la pâque de Seigneur ! Le Christ Dieu nous a fait passer de la mort à la vie, de la terre dans le ciel ; chantons sa victoire ! »

« Purifions nos sens et nous verrons le Christ, resplendissant de la lumière inaccessible de sa résurrection ; chantons aujourd’hui sa victoire, pour entendre distinctement sa voix qui nous crie : réjouissez-vous ! »

« Que les cieux se réjouissent dignement, que la terre soit dans la jubilation, que le monde entier, visible et invisible, célèbre ce jour : car le Christ est