Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

terminée, il élève la voix pour glorifier la sainte Trinité. Entre la grande et les deux petites ekténies qui suivent, les deux chœurs de chantres entonnent l’un après l’autre les antiennes[1], c’est-à-dire des cantiques alternatifs, composés de fragments de psaumes et de versets relatifs à la fête du jour. Cette espèce de chant fut institué par St. Ignace, évêque d’Antioche, qui eut le bonheur de recevoir la bénédiction des mains du Sauveur, s’étant trouvé au nombre des enfants qui lui furent apportés. La vision mystérieuse des anges qui se redisent entre eux les merveilles de la gloire de Dieu, inspira cette pensée à St. Ignace, et il la transmit à l’Église. Ensuite, dans le sixième siècle, l’empereur Justinien lui fit hommage de sa belle hymne à la gloire du Fils unique de Dieu ; cette hymne est placée à la fin des antiennes, pour que la vérité des inspirations prophétiques soit couronnée par un cantique en l’honneur de l’incarnation du Fils de Dieu.

Mais voici le moment de l’introïtus solennel avec l’Évangile, dont j’ai déjà fait mention ; il figure la prédication publique du Christ après son baptême. L’évêque se lève de son siége, et par une prière à voix basse, il se prépare à faire son entrée dans le sanctuaire. Le diacre, élevant l’Évangile à la vue des fidèles, prononce à haute voix : Sapience ![2] pour nous avertir de reporter notre pensée vers les hautes leçons de sagesse, renfermées dans ce divin livre :

  1. Antiphones.
  2. Prémoudrost, c.-à-d. sagesse suprême.