Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/62

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nous. » Pour dompter plus efficacement encore ces vaines astuces, le prêtre, avant la fin de chaque office d’heures, paraît de nouveau devant le peuple, et commençant par élever les mains au ciel d’une manière suppliante, il se prosterne ensuite trois fois la face contre terre, prononce la sublime prière de St. Éphraïm le Syrien, qui a si profondément connu les secrets de l’humilité, quand de son âme brisée par la contrition s’élança cette touchante supplication : « Seigneur et maître de ma vie, bannissez loin de moi l’esprit d’oisiveté, de découragement, de superbe, et le vain langage. — Mais accordez à votre serviteur l’esprit de chasteté, d’humilité, de patience et de charité. — Ô mon Seigneur et Roi, donnez-moi de connaître mes propres péchés, et de ne jamais condamner mon frère : car vous êtes béni dans tous les siècles. » Tout dans ce service divin nous invite à la pénitence. Après St. Éphraïm vient St. Basile, qui à l’office de None parle en ces termes : « le Seigneur dans sa longanimité nous a amenés à cette heure, où, crucifié sur l’arbre vivifiant, il a ouvert les portes du paradis au bon larron : qu’il daigne lui-même nous purifier, nous qui ne sommes pas dignes d’élever nos regards vers la région céleste ; nous avons jusqu’ici marché en nous conformant aux caprices de notre cœur, nos jours se sont écoulés dans les vanités mondaines ; qu’il nous accorde de nous dépouiller du vieil homme, pour pouvoir revêtir le nouveau et ne plus vivre que pour Dieu seul. » — Alors les deux chœurs de chantres, à l’exemple du bon larron, redisent alternativement