Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/86

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dernier, représenté par le pinceau plein de vie des prophètes ; on dirait qu’ils parlent de ce qu’ils ont vu :

« La trompette sonnera : les tombeaux seront vides, toute la nature humaine ressuscitera saisie d’épouvante, les livres se dérouleront, les œuvres des hommes seront étalées devant le tribunal inexorable ; toute la vallée retentira d’un épouvantable grincement de désolation, en voyant tous ceux qui ont péché, condamnés par un équitable jugement aux peines éternelles, et versant d’inutiles pleurs. »

Mais voilà qu’à la vue de ce spectacle terrible, la voix de repentir se réveille enfin :

« Malheur à toi, âme ténébreuse ! jusqu’à quand resteras-tu attachée au mal ? jusqu’à quand verseras-tu des larmes de découragement ? Pourquoi ne songes-tu pas à la redoutable heure de la mort ? Comment ne trembles-tu pas d’épouvante à l’idée du dernier jugement ? Quelle réponse donneras-tu à Jésus-Christ ? Tes œuvres t’accusent : tes actions, comme autant de dénonciateurs, sont là pour te convaincre. Toutefois, ô mon âme, il en est temps encore ; cours, hâte-toi, crie avec foi : j’ai péché, Seigneur, j’ai péché devant vous, mais je connais toute l’étendue de votre amour pour les hommes, ô père de miséricorde ; ne me séparez pas de ceux qui sont à votre droite, ô bon pasteur, je vous en supplie par la grandeur de vos miséricordes. »

Théodore Studite, à l’office de matines, adresse la même supplication : « ô Dieu, quand vous viendrez porté sur une multitude d’anges et des milliers de