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introduction.

celui qu’il ouvrit dans la rue Noire, qu’il vendit ensuite à un M. Verset & a été longtemps une des Crèches[1] les plus appréciées de Lyon. Il joua ensuite dans la rue des Prêtres, dans la rue Juiverie, aux Brotteaux dans la Grande-Allée[2], près du lieu où l’on a vu plus tard le Café du Grand-Orient, & enfin, un peu plus loin, au Jardin Chinois. Il avait là pour aide & pour compagnon une autre célébrité des rues de Lyon, le père Thomas, dont le nom véritable était Ladray & dont le portrait se trouve avec quelques indications dans le Lyon vu de Fourvières[3]. Il transporta ensuite son théâtre dans différentes villes des départements voisins & fixa enfin son dernier établissement à Vienne, en Dauphiné, où il mourut en 1844, à l’âge de 99 ans, encore entouré de ses chères marionnettes.

Il avait toujours eu l’amour de son art ; il l’avait inspiré aux siens, & l’inspiration est restée dans sa postérité.

Son fils Jacques Mourguet a longtemps fait, à l’aide de

  1. Les Crèches sont, à Lyon, des spectacles de marionnettes qui commencent ordinairement par la représentation de quelque scènes du Nouveau Testament, & notamment de l’étable de Bethléem. C’est un reste de nos anciens mystères. Le père & la mère Coquard, qui parlent le langage lyonnais, y figurent indispensablement parmi les adorateurs de l’enfant Jésus, y chantent un couplet connu de tous les Lyonnais, dans lequel il est question de nos brouillards, & y adressent aux jeunes spectateurs une éloquente exhortation à se bien conduire, afin que leurs parents les ramènent à la crèche.
  2. Aujourd’hui le cours Morand.
  3. Lyon vu de Fourvières. — Lyon, Boitel, 1833, in-8o, p. 48.