Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 1.djvu/160

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Pauvre brave homme ! il a dû laisser des escalins[1]… T’a-t-il donné quéque chose ?

GUIGNOL.

Oui, oui… Mais dis donc, Madelon ! qu’as-tu d’argent aujourd’hui dans le tiroir ?

MADELON.

J’ai quarante-huit sous.

GUIGNOL.

Amène-les tout de suite.

MADELON.

Et avec quoi que j’achèterai le dîner ?… Qué que t’en veux faire ?… Te veux aller boire avec ton cousin, ivrogne !… Pas plus tôt l’oncle mort, tu veux aller te mettre en ribotte… J’ai plus à la maison qu’un oignon & un corsenère.

GUIGNOL.

Tais-toi donc ! te raffoules[2] toujours… C’est pas pour boire, c’est pour retirer ce que l’oncle m’a laissé.

MADELON.

Ah ! ah ! que t’a-t-il donc laissé ? (Silence.) T’a-t-il laissé sa maison ?

  1. Des escalins : de l’argent.
  2. Raffouler : gronder, radoter.