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ment moi qui invite pour aujourd’hui le père Gnafron à déjeûner ; je comptais sur ces quatre francs sept sous. Il va-t-être content, lui qui a un appétit de cheval & qu’avalerait bien un bœuf tout entier… Si lui aussi on l’a renvoyé à trois semaines, nous allons faire un déjeuner chenu… Ah ! je l’entends, il chante… Oui, chante, merle !… y a gras.


Scène II.

GUIGNOL, GNAFRON.
Gnafron entre en chantant : Vive le vin ! vive ce jus divin ! &c.
Guignol continue l’air. Ils font des traits & finissent par un grand éclat de voix en désaccord.
GUIGNOL.

Père Gnafron, nous avons manqué notre vocation. Nous avons de vrais organes pour chanter des opéraux.

GNAFRON.

C’est vrai, Chignol, te ferais un joli ténor léger ; & moi avec ma basse-taille, je te soutiendrais par dernier.

Ils massacrent un duo d’opéra.
GUIGNOL.

Ça sera superbe ; nous sommes taillés pour le chant.