Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 1.djvu/235

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GNAFRON.

Pardi ! il fallait leur dire que ton ventre peut pas se remettre à trois semaines.

GUIGNOL.

Mais y a, par exemple, une pauvre veuve qu’avait envoyé quinze francs à un de ses garçons qu’est soldat au régiment… Il faut ben avoir compassion du monde.

GNAFRON.

Et s’il est soldat, il est plus heureux que nous ; il a toujours du pain sur la planche.

GUIGNOL.

Il lui faut ben quéques sous pour se mettre une goutte de nequetar dans la corniole.

GNAFRON.

Et moi qui ai une faim de Croquemitaine… J’ai fait affûter mon couteau, &, pour me mettre en appétit, j’ai avalé ce matin trois verres de vermouth.

GUIGNOL.

Ça doit t’avoir creusé.

GNAFRON.

Et te n’as pas le sou ?