Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 1.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

C’est le vin qui nous rend le cœur gai, c’est le vin qui nous soutient.

GUIGNOL.

Et l’autre jour, te t’es phostographié dans la crotte parce que t’en avais trop bu !

GNAFRON.

C’est pas parce que j’en avais trop bu, mais parce qu’il était drogué… Ah ! si je les tenais ceux qui droguent le vin… scélérats ! je leur ferais passer un mauvais quart d’heure. Droguer le vin ! ce rayon de soleil qui dore nos cheveux blancs, qui colore notre nez & nos rêves !… brigands !… Y avait de l’eau dedans l’autre jour ; & l’eau, ça me dérange… Quand y a que la graine pure, je trempalle même pas… Mais mon ventre crie comme un sourd. Dis donc, as-tu rien à mettre au Mont-de-Piété ?

GUIGNOL.

Ah bah ! tout y a déjà passé… mets-y ton ventre au Mont-de-Piété.

GNAFRON.

On me prêterait rien sur cette caisse d’horloge. Elle est arrête pour le moment, elle a besoin d’être graissée.

GUIGNOL.

Mais est-ce que te trouverais pas crédit quéque part ?