Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 1.djvu/246

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GNAFRON.

Te le colles par terre… Puis te lui fais ouvrir la ganache… tu y mets la main dedans.

GUIGNOL.

Oui, & s’il ferme le portail, il me l’avale.

GNAFRON.

Te le retiens de l’autre… t’as toujours peur… Te saisis adroitement sa dent avec des tenailles, te fais aigre, & la dent vient.

GUIGNOL.

Faudra bien qu’y vienne quéque chose… Comme ça t’as la pratique ?… Moi, je sais pas où l’aller trouver.

GNAFRON.

Laisse-moi faire ; je connais son neveur. Je t’annoncerai comme un grand docqueteur doctoribus, qui arrive incognito de l’Amérique. Je lui dirai que t’as passé par la Marchinique, par le tropique, & que t’es venu ici par le Maroc ; que t’as même arraché une dent au roi de Maroc, qui t’a donné une dotation de douze mille francs en récompense, avec une dent d’éléphant & son portrait.

GUIGNOL.

Mais, pauvre vieux, je suis jamais allé plus loin que Brindas.