Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/158

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GUIGNOL.

J’ai ben employé la douceur… je lui ai assez payé des chopines… Aussi, il peut pas se dégager d’avec moi… Il m’a promis ; il m’a tapé dans la main… c’est sacré, ça.

MADELON.

Je crois ben qu’il est un peu embarrassé de la promesse… Mais méfiez-vous, il arrange quéque manigance.

GUIGNOL.

Soyez tranquille, Madelon ; je vais le soigner… J’ai comme ça l’air un petit peu bête ; mais c’est d’enfance, voyez-vous… j’ai oublié de l’être tout à fait.

MADELON.

Sauvez-vous, v’là mon père… S’il me voit avec vous, il me tapera.

GUIGNOL.

Je m’ensauve, Madelon ; mais vous faites pas de mauvais sang… je serai votre mari… Père Gnafron, je vous perds pas de vue.

MADELON, seule.

Pauvre garçon ! comme il est plus gentil que ce Cadet qu’est toujours pochard, brutal & grossier comme pain d’orge !… Je l’haïs, ce Cadet, je l’haïs.