Page:Mourguet - Théatre lyonnais de Guignol, tome 2.djvu/321

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Mme SERINGUET.

Oui, parle ; abominable homme !

GUIGNOL, très-vite

Voici la chose : c’est ma pauvre petite filleule, la fille de l’oncle à mon grand-père… elle avait les yeux rouges, on a cru qu’il était entré quéque chose dans ses souliers ; on lui a fait boire du vulnéraire, ça s’est trouvé de l’eau de javelle… V’là qu’on vient me chercher comme je partais pour te rejoindre. Le ventre du grand père commençait à enfler… on fait venir le médecin… il lui pose un vésicatoire… Mais la Saône montait toujours ; elle charriait des glaces… on battait la retraite… le vésicatoire n’a pas pris… Les voisins se font amassés dans la rue… y en avait plus de trois mille… le commissaire est venu… il en a emmené sept à la cave… il m’a fallu faire ma déposition… & ça m’a retardé jusqu’à présent.

Mme SERINGUET.

As-tu compris quéque chose, Madelon ?

MADELON.

Oh ! le brigand !… c’est une colle qu’il nous conte pour nous cajoler ; mais ça se passera pas ainsi.