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lieu presque à leur insu. Ils reviennent à eux seulement lorsque le train les emporte seuls, tous deux, et qu’il la presse sur sa poitrine en disant : Enfin ! tu es à moi.

Blanche lève les yeux vers lui, puis laisse aller sa tête sur l’épaule de son époux.

Et maintenant, venez, épreuves et malheurs : ils sont deux pour vous défier.



Conclusion

Que deviendront ces êtres, avec lesquels nous avons vécu, pendant plus d’une année ?

La vie les séparera-t-elle ? Que leur réserve l’avenir ?

Demain garde ses secrets ; mais, voici, ce qu’on peut supposer vraisemblablement et dire :

Soucy demeurera, j’en suis sûr, un excellent garçon.

Lavoie sera honnête, sérieux et probablement un peu arriviste.

Giroux réussira, je n’en doute pas, dans ses desseins aussi nobles que modestes, et brillera dans le champ restreint qu’il s’est choisi.

Blanche et Louise auront si bien toutes deux, le bonheur qu’elles méritent l’une avec Giroux et l’autre avec Édouard.

Ricard continuera à être un vivant flambeau de bienfaisante intellectualité, où viendront s’allumer d’autres esprits encore.

Ollivier verra ses efforts couronnés de succès et sera probablement récompensé par l’ingratitude que le peuple réserve à ses bienfaiteurs.

Rivard sera toujours en garde, comme une vigie, contre le mensonge et l’injustice, puisqu’ils sont de tous les temps ; et ses efforts, jamais couronnés d’un complet succès, ne seront jamais non plus complètement, infructueux, car, sans ces veilleurs à l’avant du navire de la civilisation, tout sombrerait bientôt :

Madame Leblanc verra ses enfants heureux, avant de mourir.

Et comme sur l’existence d’Édouard Leblanc, à l’horizon se lève un nouveau jour sur les destinées de la province de Québec.


FIN.

Commencé le vingt-huit octobre 1907, à Montréal, et terminé le 21 novembre de la même année.