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Page:Muchart - Les Balcons sur la mer, 1901.djvu/8

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II

LA MAISON DU POÈTE

Pour mon cœur paresseux et mobile, je rêve D’une demeure ouverte à tous les horizons, D’où l’on verrait les toits de la ville prochaine Et qui surplomberait la mer de ses balcons.

Ce serait sur le bord des Iles Baléares, En haut d’un promontoire à l’air salubre et pur, J’aurais des fruits choisis et des volumes rares Avec de claires aquarelles sur les murs.

Là, s’harmoniseraient les passions contraires, Poète sédentaire et fumeur indolent, Je laisserais voguer mon âme aventurière Ou voyager mes yeux avec les goélands.