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Page:Mugnier - Les Savoyards en Angleterre au XIIIe siècle et Pierre d’Aigueblanche évêque d’Héreford.djvu/115

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que l'affaire doit être poursuivie virilement. « Il faudra beaucoup d’argent, dit-il, pour la mener à bien ; le roi devra donc se sevrer de toutes autres dépenses même pieuses, le projet dépassant toute autre œuvre de piété, et Pierre voudra bien le lui rappeler à chaque instant » (1). Le 9 juin, Innocent écrit d’Anagni à Thomas de garder le secret sur sa principauté de Capoue jusqu’à ce que l’armée destinée à s’emparer du royaume de Sicile soit entrée en Savoie (2). Cependant, dès ce moment et par un nouveau revirement, le pape cherchait à s’entendre avec Manfred. Il jouait très nettement un double jeu. Le 27 septembre 1254, il confirme à Manfred les fiefs que son père lui a concédés en deçà du Phare, l’établit vicaire du Saint-Siège et déclare qu’il entend conserver intacts les droits de Conradin, le jeune fils de Conrad (3). Pendant ce temps, et le pape ne l’ignorait pas, Henri III s’occupait activement de l’expédition. Le 3 octobre, à Bordeaux, il notifie aux archevêques, évêques et seigneurs le don de la principauté de Capoue accordé à Thomas. L’acte a lieu en présence de l'évêque d’Héreford, de Pierre de Savoie, de Pierre Chaceporc, trésorier, d’Henri de Wengham et de Robert Walerand, tous les

(1) Wurstemberger ; IV, n° 362.

(2) Wurstemberger, IV, n° 368.

(3) Reg. d’Innocent IV, n° 8024 et 5 dans Berger, intr»

p. CCLXXXV.