Page:Mugnier - Les Savoyards en Angleterre au XIIIe siècle et Pierre d’Aigueblanche évêque d’Héreford.djvu/6

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séduisirent le roi ; il résolut de se les attacher et de les garder à sa cour autant qu’il le pourrait. Fils d’un père justement détesté, entour de barons jaloux et audacieux, pieux, sobre, chaste, mai.s pusillanime, Henri avait besoin d’amis fidèles, de conseillers prudents, de capitaines hardis pour le diriger et le défendre. Quand la mort de Guillaume et le mariage de Thomas le privèrent de leurs services, ils furent remplacés par Pierre que l’histoire a appelé le Petit Charlemagne, et par le superbe et sévère Boniface. Après la mort de Guillaume de Valence, le roi eut un conseiller, plus intime encore, en un clerc savoyard, Pierre d’Aigueblanche, qu’il fit évêque d’Héreford et qu’il employa dans toutes ses négociations importantes. La plupart des historiens ont été bien durs[1] pour Henri III. En somme, pourtant, il eut un très long règne qui ne fut marqué par aucun grand désastre. Si, en 1264, au combat de Lewes, son beau-frère, Simon de Montfort, comte de Leicester, lui enleva presque la couronne en même temps que la liberté, son fils ainé, Édouard, élevé à l’école des princes de Savoie, les lui rendit l’année suivante la sanglante bataille d’Evesham, qui fut comme le prélude de son règne glorieux.

  1. Dante est moins sévère 1orsqu’il place Henri III dans le Purgatoire et rend hommage a la simplicité de sa vie ainsi qu’aux mérites de ses enfants :

    Vedete il re della simplice vita,
    Seder là solo, Arrigo d’Inghilterra :
    Questi ha ne’ rami suoi migliore uscita.

    (La Divina Cornmedia, Purg., c. VII.)