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Page:Mugnier - Les Savoyards en Angleterre au XIIIe siècle et Pierre d’Aigueblanche évêque d’Héreford.djvu/8

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Henri III récompensait ses amis et ses serviteurs de leurs travaux et de leurs peines par un salaire élevé, par des robes et des pelisses neuves à Noël, par du gibier et de la venaison, des tonneaux de vin de Gascogne, mais surtout par des bénéfices dont le pape autorisait le cumul et dont le nombre pour un de ces clercs avides, Jean Mansel, s’éleva au chiffre incroyable de sept cents. Il est vrai qu’à la bataille de Saintes, sa tonsure n’empêcha pas qu’il se signalât parmi les plus vaillants. C’est l’histoire de ces personnages divers que nous avons voulu rassembler dans un cadre de dimension moyenne, essayant de grouper tous les faits saillants ou caractéristiques d’une époque que l’on aurait pu croire beaucoup moins agitée. Les documents sont nombreux, il s’agissait de les recueillir et surtout de les coordonner. Le premier par ordre de date et de mérite, est l’ouvrage de Mathieu de Paris, ou Mathieu Paris, Historia major Anglorum, que son traducteur en français, M. Huillard-Bréholles, a dénommée la Grande Chronique de Mathieu Paris[1]. L’auteur[2], moine instruit et pieux, était aussi un patriote. II ne semble pas avoir jamais eu d’autre ambition que d’assister aux cérémonies et aux pompes de la Cour, des cathédrales ou des tournois, et d’en transmettre à la postérité un récit élé-

  1. Paris; Paulin, 1840. C’est à cette édition que nos notes se réfèrent.
  2. Ces annales ont été commencées et terminées par d’autres moines du couvent de Saint-Albans, mais Mathieu de Paris a écrit presque toute entière la partie qui nous intéresse.