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et se distingua par une rare bravoure au combat de Château-Pignon, en 1793. 11 assista-comme capitaine au siège de Toulon, et à la guerre de la Vendée en 1794 ; il avait été envoyé à la Guadeloupe, alors occupée par les Anglais ; il y prit le fort Fleur-d’Epée et la ville de Pointe-à-Pitre, vigoureusement défendus par l’ennemi. Le, courage et les talents qu’il avait déployés dans cette expédition, le firent nommer dans la même année général de brigade. 11 acheva la conquête de l’île par une longue série des plus brillants faits d’armes, et fut élevé, par le Directoire, en 1796, au grade de général de division. Au bout de deux ans, et après avoir mis l’île en état de défense, il revint en France pour prendre part à’ia canipagne de Hollande, sous le commandement du général Brune. Après le 18 brumaire, il entra dans l’armée de réserve, commandée par Berthier et destinée pour l’Italie. Chef de l’avant-garde, il s’y distingua à la tête de sa division par un grand nombre d’actions d’éclat. Vers la.fin de 1801 il alla à Saint-Domingue, sous les ordres du général Leclerc, et y contribua.puissamment au succès des armes françaises. Sa conduite, dans cette sanglante et terrible expédition, ne saurait être assez louée. Il s’y montra constamment généreux et humain, et traita avec un égal ménagement les noirs et les hommes de couleur. De retour en France, le général Boudet fut envoyé en Hollande par l’Empereur, en 1804, pour tenter de là une descente en Angleterre ; mais la guerre de 1805 interrompit les. préparatifs et l’appela sur les côtes d’Allemagne. En 1807 il prit part au siège de Colbert, sous les ordres de Murât, et s’empara, après la paix de Tilsitt, de la forteresse de Stralsund. En récompense de ses services, Napoléon lui conféra le titre de comte, et lui fit don d’un re-

venu de 30,000 francs sur la Poméranie suédoise. En 1809, le général Boudet assista à la prise de Vienne ; à Essling il résista pendant 36 heures à l’armée autrichienne. La veille du 5 juin 1809, sa division fut la- première qui, de l’île de Lobau, attaqua les Autrichiens placés sur la rive gauche du Danube et effectua le passage ; et le o au soir, il avait, à la pointe de la baïonnette, pris possession d’Essling et de Gross-Aspern. Dé l’aveu de l’EmpereHr lui-même, ce fut à la conduite du général Boudet que nous dûmes la victoire d’Aspern. Mais les constants et pénibles efforts d’une carrière si bien remplie lui avaient attiré une goutte violente à laquelle il succomba le 14 septembre 1809.

Napoléon perdit en lui un de ses généraux les plus braves et les plus dévoués.

Son nom est gravé sur l’arc de triomphe de l’Etoile, côté est.

BOUGENEL (JEAN-FRANÇOIS)

né à Paris, le 16 mai 1786, servit, dès l’âge de 14 ans, sur les vaisseaux de l’État, en qualité de novice ; plus tard il entra à l’école de Fontainebleau, où il fut d’abord élevé, et d’où il sortit, en’1806, sous-lieutenant au 19" de chasseurs à cheval ; il fut en outre attaché au prince de Neufchâfel, en qualité d’officier d’ordonnance, et fit toutes les campagnes jusqu’au 13 septembre 1813, qu’il fut fait prisonnier à Borra, en Saxe.

M. Bougenél conquit sur les champs de bataille les gradés de capitaine et de chef d’escadron, et la croix de la Légion d’honneur.

Rentré en France en 1814, il fut mis en non-activité, reprit du service pendant les Cènt-Jours, fit là campagne avec le 10’ chasseurs, ou à l’état-major de la cavalerie ; il passa en 1816 dans les chasseurs de l’Isère et fut promu au grade de