Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/229

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Afrique, lors de l’expédition de Clausel, dans la province de Tittery. On lui confia le commandement de la place d’Oran. Il y arriva précédé d’une grande réputation de sévérité qui lui avait valu en Espagne le surnom de Cruel. On eut quelque peine à croire que cet homme si doux, si affable dans son intérieur, eût jamais mérité qu’une telle épithète s’attachât à son nom ; mais la dureté impitoyable avec laquelle il sévit contre les Maures, soupçonnés d’avoir des intelligences avec le Maroc, ne tarda pas à prouver qu’on n’avait nullement calomnié le général Boyer. Toutefois, notre situation exigeait peut-être ces manifestations énergiques et implacables. La province était dans une anarchie complète. Mascara était presque constituée en république ; Tlemcen n’était qu’un vaste cirque où les Maures et les Coulouglis s’entre-déchiraient journellement ; Mostaganem nous reconnaissait à peine. Le reste de la province nous était plus qu’hostile, et nous avions affaire à des ennemis tels que le marabout Mahy-cd-Dine, l’émir Abd-el-Kader, Musta-pha-el-Mezary, Miloud-ben-Arrach,. etc. La main de fer. du général Boyer, tout en pesant sinistrement sur la ville, en y comprimant la révolte et la trahison par la terreur, faisait en même temps respecter notre drapeau aux ennemis extérieurs. Il est donc à peu près prouvé que la province eut regagné toute sa tranquillité s’il avait été maintenu à son poste. C’était peut-être le seul homme capable d’imposer aux Arabes, qui ne sont soumis qu’à ceux qu’ils craignent. La bénignité, la mansuétude du général Desmi-chels, qui remplaça le général Boyer, détruisit en quelques jours les effets de la vigoureuse administration de son prédécesseur.

Il est grand officier de la Légion d’honneur.

BOYER (LODIS-JACQUES-JEAN, baron)

né le 24 juin 1767, à Sarlat (Dordogne). Le 8 octobre 1791. il entra comme sous-ieutenant dans le 48e régiment d’infanterie de ligne, devint lieutenant le 1" octobre 1792, et passa avec ce grade, le 8 du même mois, en qualité d’adjoint à l’état-major de l’armée du Midi.

Le 19 juin 1793, il fut nommé chef de bataillon des côtes maritimes, et peu de jours après adjudant-général chef de bataillon provisoire.

Le 16 brumaire an n, le gouvernement lui envoya le brevet d’adjudant-généràl chef de brigade (colonel) pour le récompenser de ses services distingués pendant les campagnes de 1792 à l’an ni, aux armées du Midi, des Alpes et d’Italie.

Réformé par suite de la réorganisation de l’état-major de l’armée, le 2o prairial an ni, il ne reprit de l’activité que le 19 pluviôse an vi, et fut employé aux armées gallo-bataves du Rhin et d’Italie, de l’an vi à l’an xi.

Le 11 fructidor de cette dernière année, il reçut le brevet de général de brigade etfut appelé au commandement de la -l’e subdivision de la 13" division militaire.

Le 6 nivôse an xu, le général Boyer passa de ce commandement à celui des côtes du Morbihan. Compris sur la liste de nomination des membres de la Légion. d’honneur du 19 frimaire an xu, il fut nommé commandant de cet ordre le 2o prairial suivant, et peu de temps après électeur du département de la Dordogne. Employé le 2 vendémiaire an xiv au camp volant de Rennes, composé de grenadiers réunis, il retourna, le 8 février 1806, dans le Morbihan, et fut désigné, le 9 janvier 1807, pour prendre le commandement du département des Côtes-du-Nord. Le général Boyer resta peu de temps dans cette résidence.

Le 6 février de cette année, l’Empe^ reur lui confia la brigade d’avant-garde

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